La promotion diffusée par la plupart des fournisseurs de hosting et d'infrastructure est à l’image du "plug-and-play". On vous vend du facile et accessible ... et bien souvent ce ne l'est pas.
En fait, en informatique, tout est généralement possible, mais rarement facile.
Pour prendre des exemples, on peut voir des hébergements à moins de 3 EUR par mois sur OVH, GoDaddy ou 1&1: hébergement tout inclus avec backups, logiciels pré-installés, certificat SSL, …
C'est probablement peu à peu que vous allez vous rendre compte que:
- certains aspects liés à la sécurité ;
- les besoins pour le développement de votre produit ;
- et la façon dont sont exploitées les ressources matérielles
génèrent du stress, vous ralentissent, ou ne vous permettent tout simplement pas de faire ce que vous devez faire...
Premier défi: la sécurité et le facteur humain
"Security is a process, not a product", Bruce Shneier
- Dans le cas d'une plateforme basée sur un CMS grand public comme Wordpress, Dupal ou Joomla, votre produit utilise non seulement le noyau applicatif mais aussi tous les plugins installés, qui ont été réalisés par des personnes ou équipes différentes et qui, même lorsque le service rendu est indéniable, peuvent présenter des qualités fort variables, surtout en termes de sécurité ;
- Un backup permet de revenir en arrière mais ne va pas corriger la source du problème dans le cas d'une faille de sécurité (le hacker n'aura qu'à refaire la même manipulation pour que vous ayez les mêmes ennuis) ;
- La richesse vient des interconnexions de solutions. Ce qui implique bien souvent de pouvoir ajouter des services (daemons) sur votre hébergement (ce que ne permettent pas la plupart des hébergement d'entrée de gamme) ;
- Quand Bruce Shneier dit "la sécurité n’est pas un produit mais un processus", cela veut dire que, même avec le meilleur système de protection du monde, si vous (ou un de vos collaborateurs) utilisez "123456" ou "password" comme mot de passe, votre niveau de sécurité restera extrêmement faible ...
Deuxième défi: le développement perpétuel
Bien souvent, dans le cas du lancement d'une plateforme digitale, les fonctionnalités de base de l'hébergement ne sont pas suffisantes :
- Vous travaillez au développement d'un produit qui évolue sans cesse, ce qu'on appelle le "déploiement en continu" et, quel que soit le noyau applicatif utilisé, vous devez garder le contrôle sur les différentes versions de votre solution (afin d’éviter le bon vieux coup de la mise à jour qui "fait tout planter") ;
- Si votre produit gagne rapidement en popularité, votre hébergement doit pouvoir supporter la montée en charge qui en résulte ;
- Et si ce n'est pas le cas, et qu'il faut migrer vers une autre infrastructure, il faut que cette étape soit possible avec un minimum d'interruption de service.
Troisième défi: les technologies de l'abstraction
Depuis quelques années, on assiste à deux évolutions majeures :
- La digitalisation des hébergements : on ne parle plus de serveurs mais de Cloud. L'hébergement devient un service (on parle d'IaaS - Infrastructure as a Service) par lequel on peut louer des ressources : processeur (vitesse de traitement), de la mémoire (nombre de requêtes traitées en parallèle), de l'espace de stockage (taille de la base de données) et de la bande passante (vitesse d'accès).
- La virtualisation des couches logicielles : on peut désormais installer plusieurs piles logicielles, y compris la couche noyau, sur une même machine. Cela permet de faire plus de choses à moindre coût et avec une sécurité accrue.
Ces évolutions permettent notamment le développement rapide de prototypes ou de MVP (Minimum Viable Product) grâce à une mise en place rapide et permettant le réemploi d’applications existantes, mais cela implique aussi d'avoir une compréhension approfondie de l'orchestration des composants d'une infrastructure, pour pouvoir en tirer le meilleur parti.
